Le "non" des Néerlandais au référendum sur l'accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne témoigne d'une crise profonde au sein de l'UE et porte un coup à la communauté, selon le quotidien allemand Der Spiegel
"En plus de la crise des réfugiés, du conflit avec la Russie et du drame encore non-résolu autour de la dette grecque, nous avons donc un nouveau problème : les Néerlandais se sont prononcés contre l'accord d'association avec l'Ukraine", a souligné Markus Becker, l'auteur de l'article. Il rappelle notamment qu'"il ne s'agit pas de n'importe quel accord de libre-échange, mais de celui qui avait provoqué un soulèvement populaire en Ukraine en novembre 2013".
Pour lui, les résultats du référendum sont la victoire "non seulement du président russe Vladimir Poutine, mais aussi de tous ceux qui voudraient voir l'UE se dissoudre le plus rapidement possible".
"Ce résultat n'est pas contraignant pour le gouvernement néerlandais, mais si ce dernier ignorait le référendum on pourrait l'accuser de fermer les yeux sur la volonté du peuple".
"Ce résultat est une double gifle pour l'UE. Reste à savoir si elle entraînera un simple cocard ou une mâchoire cassée", souligne le journaliste allemand. Et d'ajouter:
"Le résultat du référendum témoigne du fait que l'UE est actuellement très impopulaire aux Pays-Bas, considérés il y a encore quelques années comme l'un des États les plus pro-européens. Qui plus est, il montre que 70% de la population ne s'intéresse pas à cette question européenne très importante, ou estiment que leur voix n'a aucun poids".
"La responsabilité de cette situation incombe à l'UE et au gouvernement néerlandais", souligne-t-il.
Le référendum sur la ratification de l'accord d'association entre l'UE et l'Ukraine a eu lieu aux Pays-Bas le 6 avril. D'après les sondages à la sortie des urnes, 61,1% des électeurs se sont prononcé contre l'accord et 38,1% ont voté pour. La participation était de 32,2% et a donc dépassé la limite des 30%, nécessaire pour la légitimité du scrutin.
Source: Sputnik